Covid-19 : comment les producteurs de pétrole ont réagi à la crise ?
La crise du Covid-19 a constitué un défi important pour les pays producteurs de pétrole, qui ont été confrontés à une baisse considérable des prix, et donc de leurs marges. Leurs réactions ont toutefois été variables et il a fallu un certain temps avant qu’ils ne s’entendent sur une réduction de la production.
Tous les secteurs de l’économie ont été sévèrement impactés par la crise du Covid-19. C’est aussi le cas du secteur pétrolier. En effet, le pétrole et ses produits dérivés sont des énergies toujours très utilisées dans les transports et l’industrie. Leur mise à l’arrêt forcée a donc eu des conséquences sur ce marché.
Une baisse drastique de la demande
Avec la mise en place d’un confinement strict en Chine, une bonne partie de l’activité industrielle du pays a été mise à l’arrêt. Or, la Chine est un maillon essentiel de la production au niveau mondial. Sans elles, de nombreuses entreprises et de nombreux services à travers le monde n’ont plus pu fonctionner.
Ce confinement en Asie a donc entraîné une baisse très importante de la demande en pétrole dans le monde entier. La propagation du virus dans le reste du monde n’a évidemment pas aidé les choses à rentrer dans l’ordre, au contraire. Cette énorme diminution de la demande, conjuguée à une offre toujours importante, a entraîné une chute des prix.
Alors qu’il atteignait presque les 70 dollars en janvier, le baril de Brent a en effet plongé jusqu’à environ 20 dollars, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis plus de 20 ans.
Conserver une production rentable
Pour les pays producteur de pétrole, cette situation est délicate. La production de pétrole a en effet un coût et, pour qu’elle soit rentable, il faut pouvoir vendre le baril à un certain prix. Mais tous les pays ne sont pas égaux face à cette réalité : la production de pétrole de schiste, par exemple, s’avère plus coûteuse que l’exploitation de nappes pétrolifères.
Ainsi, un pays comme l’Arabie Saoudite, qui dispose d’importantes réserves de brut et peut compter sur un pétrole peu coûteux à extraire, pouvait vendre du pétrole à 20 euros le baril sans que cela soit un problème grave. Par contre, d’autres pays, comme la Russie, ne peuvent pas se permettre de pratiquer longtemps ces prix.
S’accorder sur une limitation de la production
C’est la raison pour laquelle, au moment où il a fallu s’accorder pour réduire la production globale afin de faire rebondir le cours du pétrole, l’Arabie Saoudite a fait pression sur la Russie en inondant le marché d’un pétrole vendu à très bas prix. Incapable de s’aligner, la Russie a accepté de ratifier l’accord de limitation de la production.
Cet accord historique, prévoyant une baisse de la production de 10 millions de barils par jour – soit 10% de la consommation mondiale – est entré en vigueur au mois de mai et devrait se prolonger en juin. Conséquence directe : le cours du pétrole est légèrement remonté. Les pays producteurs de pétrole ont ensuite prolongé cet accord pour le mois de juillet.
Les pays producteurs de pétrole devront encore faire face à de nombreux défis au cours des prochaines semaines. La nouvelle baisse des prix survenue en juin ne présage en effet pas d’un retour rapide à la normale… |