Le prix du GNR en hausse depuis le mois d’octobre
En l’espace de trois mois, le prix du GNR a gagné plus de 10 centimes par litre. Une augmentation qui est due à la hausse du cours du pétrole, et qui a un impact sur la trésorerie des principaux utilisateurs de ce carburant, agriculteurs et entreprises du BTP en tête.
Le gazole non routier, ou GNR, est un carburant largement utilisé en France depuis son introduction sur le marché en 2011. Destiné à alimenter les véhicules non routiers, il est acheté en quantités importantes par les acteurs de secteurs variés, comme les exploitants agricoles ou forestiers, les entreprises du BTP ou les entreprises de construction générale.
Un prix du GNR qui avait touché le fond
Depuis le début de l’année 2020, le prix du GNR, comme celui des autres énergies dérivées du pétrole, avait connu une chute constante. Alors qu’un litre de GNR coûtait, en janvier 0,978 euro, son prix est descendu jusqu’à 0,675 euro à la fin du mois de septembre.
Le principal responsable de cette diminution très importante n’est autre que le coronavirus. La pandémie a en effet profondément impacté la demande et créé un déséquilibre important avec l’offre. Cela a fait plonger les prix.
Depuis le mois d’octobre, toutefois, on constate une évolution à la hausse des prix du GNR.
DATE |
PRIX DU GNR/LITRE |
VARIATION |
5 octobre |
0,684 € |
/ |
2 novembre |
0,684 € |
= |
7 décembre |
0,724 € |
+ 0,040 € |
4 janvier |
0,750 € |
+ 0,026 € |
8 février |
0,808 € |
+0,058 € |
Sur l’ensemble de la période, le prix du GNR a en effet gagné plus de 10 centimes (0,124 €). Cette hausse importante n’est pas sans poser problème en matière de trésorerie pour les entreprises qui utilisent de grosses quantités de gazole non routier.
Vaccin et plan de relance américain
Alors que la pandémie de coronavirus avait fait chuter la demande mondiale en pétrole et fait plonger les prix, le vaccin contre cette maladie semble avoir l’effet inverse. Dès l’automne, les annonces faisant état de l’efficacité du vaccin ont redonné espoir aux marchés. Pour ceux-ci, l’arrivée d’un vaccin efficace constituait un premier pas vers un retour à une activité économique normale et, donc, à une demande en pétrole retrouvant son niveau d’avant la crise.
Le lancement des campagnes de vaccination dans la plupart des régions du monde n’a fait que renforcer cette impression que la situation allait bientôt revenir à la normale. Le prix du pétrole a donc augmenté, anticipant la hausse de la demande.
L’annonce du plan de relance américain – d’un montant de 1.900 milliards de dollars – a également contribué à relancer le cours du brut et, donc, le niveau de prix de ses produits dérivés, comme le GNR ou le fioul.
Les prix du GNR pourraient-ils continuer à augmenter ? C’est évidemment très difficile à dire, tant l’évolution du prix des carburants fossiles dépend de nombreux facteurs. Il faudra notamment voir comment l’offre mondiale en pétrole évolue au cours des prochains mois. L’administration Biden devrait notamment bientôt dévoiler quelle sera son attitude face à l’Iran, dont les exportations de pétrole avaient été durement touchées par les sanctions décidées par le président Trump. Une levée des sanctions pourrait en effet contribuer à augmenter l’offre en pétrole et, donc, à faire chuter les prix. |